Un B.R.A. gelé

Publié le par Saturnin

3h du matin et nous voilà prêt à partir pour ce BRA qui tourne cette année dans le sens Lautaret – Galibier. La météo, comme l’avait prévu Météo Farce, est bien meilleure que la veille et nous devrions passer le Galibier sans emprunter le tunnel ni nous faire transporter entre le Lautaret de Plan Lacha comme certains ont été obligés de le faire la veille.

Yann et moi avions fixé rendez-vous à un collègue du forum Longues Distances, mais nous ne le voyons pas. Par contre, nous avons bien trouvé nos copains du Perréon. Nous avons également salué le couple Battu que je nous n’avions pas revu depuis Paris-Brest-Paris. Alors que nous sommes prêts à partir quelqu’un me hèle. C’est le cyclo avec qui Alain a fait le BCMF du Bugey et que nous avions revu au BCMF du Vercors. Nous discutons un peu avant que le départ ne soit donné et qu’il ne file devant.

Comme à chaque fois, le départ est assez rapide à mon goût. On prend les roues, on saute de groupe en groupe en essayant de ne pas nous perdre de vue. Il n’y a  pas de grosses difficultés entre Vizille et Bourg d’Oisans, mais ça grimpe suffisamment pour que l’on y laisse bêtement des plumes à prendre des roues qui sont trop rapides pour nous.

Passé Bourg d’Oisans, la rampe des commères nous donne l’occasion de vérifier le bon fonctionnement du triple plateau.  Chacun prend son rythme et nous nous regroupons  au ravitaillement du Barrage du Chambon. C’est là que nous retrouvons Jean-Louis, le collègue du forum, facilement reconnaissable à son ruban blanc sur le casque, puisque c’est ainsi que nous nous repérons.

Avant de repartir, et après une interrogation qui aura duré le temps de la pause, je décide de me mettre en long alors que j’étais parti en cours. La température a chutée et l’altitude aidant, nous devrions encore perdre quelques degrés avant le sommet du Lautaret et celui du Galibier.

Alain file devant, Bruno et moi roulons ensemble, Yann est quelques encablures derrière. Même si la pente n’est pas très raide, sa longueur fait que des écarts se créent inexorablement. Nous rattrapons une nouvelle cyclo du Perréon et Bruno et moi finissons l’ascension du Lautaret avec elle car nos rythmes sont très proches. A quelques kilomètres du sommet, je lève un peu le pied car je me sens un peu juste. Manque de sommeil ? Froid ? Restes de mon gros week-end précédent ? Un peu des trois ? Toujours est-il que je préfère ralentir.

La montée du Galibier est loin d’être facile. Le froid a tendance à nous engourdir et l’altitude se fait sentir et le replat du Vallon de Roche Noire n’en est pas vraiment un quand les jambes sont lourdes. Finalement, j’arrive au niveau du monument Henri Desgranges où se trouve le ravitaillement. Bruno m’a attendu et me laisse prendre mon temps pour bien me refaire. Par contre, nous ne voyons pas arriver Yann.

Effectivement, après cette pause le dernier kilomètre, bien qu’il présente de fortes pentes (les panneaux au sommet annoncent 12%) est avalé sans problème. Il faut maintenant affronter le froid de la descente. Les gants longs sont indispensables, tout comme les jambières et manchettes qui étaient déjà bien appréciés à la montée.

A l’approche de Valloire je dépasse un groupe qui sort d’un hébergement. Ils portent les plaques du BRA, ils font donc parti de ceux qui roulent sur deux jours et ont du affronter la neige la veille.

Nous traversons Valloire sans nous arrêter et regrimpons le Télégraphe qui par ce côté n’est qu’une côté anecdotique par rapport à ce que nous avons déjà fait et ce que nous avons encore à faire. La descente sur Saint-Michel de Maurienne est plus chaude, il faut dire que la vallée est pas loin de 2000m plus bas que le col du Galibier.

Comme il y a deux ans, c’est ici que nous attends le repas. Alain, Jean-Paul et Jeannot sont déjà attablés. Ils sont même arrivés ici avant les plateaux repas et ont failli repartir sans manger comme l’ont fait certains. Bruno arrive peu après, il s’est arrêté pour faire des photos (à mon avis, Fantomette l’a envoyé en repérage). Alain repart et alors que nous avons presque fini notre repas, nous voyons Yann arriver. Nous l’attendons, il nous explique que sa montée du Lautaret et du Galibier a été laborieuse car il a eu sommeil et a du s’arrêter.

Nous repartons ensuite pour les deux derniers cols du parcours : le Mollard et la Croix de Fer. Nous empruntons quelques kilomètres de nationale avant de bifurquer sur Montricher-Albanne, non sans une petite erreur en ayant voulu tourner trop tôt…

Il y a là une petite bosse destinée à nous remettre en jambe après notre pause repas. Ensuite, nous rejoignons Villargondran où débute la montée du Mollard. Une montée exigeante, c’est le moins que l’on puisse dire. Si certaines épingles, notamment la montée de l’Alpe d’Huez, présentent des replats courts mais salvateurs, nous sommes ici contraints de relancer à chaque sortie d’épingle et elles sont nombreuses. Les chiffres évoqués par les organisateurs tournent autour de 50, nous avons renoncés à les compter de peur de nous endormir avant le sommet (pour avoir recompté sur une carte IGN, j’en compte à coup sûr une quarantaine) entre Villargondran et Albiez-le-Jeune.

Arrivé à Albiez-le-Jeune, le profil est plus favorable, bien qu’assez casse-pate quand on y regarde de plus prêt. Enfin, le sommet du col n’est plus si loin que ça, un dernier coup de collier et nous y voilà. Un nouveau ravitaillement nous attend et nous en profitons. La vue sur les Aiguilles d’Arves est loin d’être désagréable et va nous accompagner quasiment jusqu’en haut du col de la Croix de Fer.

En rejoignant la vallée de l’Arvan, nous avons une surprise puisque les organisateurs nous ont épargnés la remontée sur Saint-Jean d’Arves par le Villard pour rejoindre Saint-Sorlin d’Arves. Quelques mètres de dénivelé ainsi économisés que nous ne regrettons pas. Il faut dire que la sortie de Saint-Sorlin d’Arves est suffisamment rude comme ça. Une ligne droite avec une pente autour de 10%, quand on a déjà gravi le Galibier et le Mollard, ça tire suffisamment dans les jambes comme ça.

Si je n’ai vu aucun cyclo à pied à cette endroit, cela a tiré dans les jambes de beaucoup car plus nous approchions du ravitaillent, plus les cyclos devenus piétons étaient nombreux. Nous reconnaissons un cyclo avec qui nous avions échangé quelques mots à Saint-Michel de Maurienne. Il était parti 2h30 après nous et était très content de sa montée du Galibier. Cela pourrait nous remémorer quelque dicton populaire sur la nécessité de ménager sa monture si l’on veut aller loin…

Alain, arrivé là depuis quelques minutes, nous attend pour que nous finissions le BRA ensemble. Alors que je me gave de Beaufort, je reconnais Jean-Pierre Cellier que je salue. Il nous indique qu’il a dépassé un maillot de  l’ATSCAF dans Saint-Sorlin, il s’agit de Yann qui arrive effectivement peu après.

Le ravitaillement n’étant pas situé au sommet du col, nous repartons donc pour les quelques hectomètres nous séparant du sommet. Là, nous satisfaisons à la traditionnelle photo sommitale avant de basculer dans la descente. Nous profitons de la proximité pour aller cueillir le col du Glandon qui nous tendait les bras. La descente continue ensuite jusqu’à l’approche du Rivier d’Allemond où l’effondrement de la route originale à proximité de la cascade des Sept Laux a contraint a un nouveau tracé qui descend jusqu’au niveau du torrent pour remonter sèchement ensuite.

La descente continue ensuite à bonne allure jusqu’au barrage du Verney. La suite ne serait plus qu’un détail s’il n’y avait pas ce violent vent de face dans la vallée. Heureusement, nous réussissons à prendre les roues d’un groupe. Ils filent à vive allure mais nous protègent bien du vent, nous faisons donc quelques efforts pour rester dans leurs roues jusque Vizille.

Publié dans Cyclotourisme

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P
Je crois avoir lu quelque part qu'au temps des attelages , les voyageurs etaient obligés de pousser pour aider les chevaux et pendant ce temps , bien sur, les femmes bavardaient
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S
<br /> Et bien voilà l'explication réclamée par Fantomette <br /> <br /> <br />
F
Vous avez fait quelque chose de très difficile avec ce BRA qui est loin d'être à la portée de tous les cyclos, BRAVO ! C'est quoi cette histoire de "rampe des commères" ? Pour ce qui est du repérage, ce n'est pas vraiment faux. Je crois que septembre sera la dernière limite pour y aller une journée et avoir un temps suffisamment doux.
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S
<br /> Pour la Rampe des commères, si tu regardes sur la carte après Bourg d'Oisans, il y a cette mention qui apparait. C'est ce qui marque le pied du Lautaret, par contre, je n'ai aucune idée du pourquoi<br /> de ce nom...<br /> <br /> <br />